lundi 18 juin 2012

16.06.2012 - Place du Châtelet

Signez la pétition !

Une étudiante originaire de Turquie menacée d'extradition de la Croatie vers la Turquie où elle encourt de la prison à cause de ses activités politiques à l'université. 
Signez la pétition!

"In Turkey, where there is no freedom of expression, thought and press, everyone who struggles for democracy can be attacked and imprisoned. In Turkey, where there is 100 journalists and writers, 2000 children and over 500 students, numerous trade unionists and thousands of Kurdish activists are in prison, attending a demonstration, writing an article, demanding freedom of thought and democratic rights can be a reason for long term imprisonment by the state. And Basak Sahin Duman was given imprisonment sentence because of using her democratic rights.

When she was studying at Istanbul University Medical Faculty, Basak Sahin Duman, born in 1979 in Ankara, suffered from police violence and put in prison because of shouting her demand for democratic university in protest against the Kemal Alemdaroglu, University Rector, during opening ceremony for 2002-2003 education year. This is just one example of treatments the students get when they demand “free, democratic, scientific and autonomous university”. "



http://freebasak.blogsport.de/2012/06/11/schwedische-petition/

vendredi 15 juin 2012

Communiqué de presse du rassemblement 16 Juin



La Turquie, le pays des étudiant-e-s détenu-e-s,
La dernière victime : Une étudiante française

Dans le monde, le nombre de personnes accusées de terrorisme est de 35 117;
37% de ces personnes se trouvent en Turquie où 12 897 personnes sont accusées d'une 
manière ou d'une autre d'être « membre d'une organisation terroriste »

Ainsi que l'exposé une association d’avocat-es (l’Association des Avocat-es Contemporaines CHD) dans son rapport du mois de novembre 2011, il y a près de 500 étudiant-es et
lycéen-nes emprisonné-es en Turquie. Ce chiffre, qui ne cesse de croître jour après jour,
approche aujourd’hui les 850.
La plupart de ces arrestations et détention arbitraires sont faites dans le cadre de la loi
antiterroriste, (Terörle Mücadele Kanunu).
En effet, les lois antiterroriste dont sont dotés un certain nombre de pays européens dont
la France, sont, en Turquie, utilisées de manière large comme un moyen de répression de
l’opposition, des mouvements sociaux et de mouvement kurde.
Aujourd’hui en Turquie,
• Protester contre le prix élevé de la cantine.
• Participer à des manifestations légales comme les meeting du 1er mai, 8 mars,
• Lutter pour des droits fondamentaux comme la gratuité de l’enseignement
• Être kurde et/ou supporter le mouvement kurde.
suffit pour être emprisonné avec l’accuse du terrorisme.
L’AKP, (parti libéral islamo conservateur) qui ne ressent même pas le besoin de présenter
des preuves pour légitimer ces opérations de répression, perpétue de nos jours la terreur
d’État.
La dernière victime de l’état est une française. Sevil Sevimli, étudiante Erasmus originaire
de Belleville-sur-Saône, a été arrêtée avec cinq autres étudiantes, et accusée d'
“appartenance à un mouvement terroriste armé”.
« J'ai grandi en France et j'ai toujours été de gauche ; j'ai cherché à lire des ouvrages
d’auteurs étrangers, mais il est difficile en France de trouver des livres d'auteurs turcs. En
arrivant en Turquie, j'ai voulu me procurer des livres d'écrivains turcs de gauche, en
rapport avec mes centres d'intérêt. Je me suis fournie tout à fait librement dans les
librairies, les magasins, les bibliothèques publiques. Au cours de la fouille qu'ils ont fait
chez moi [les policiers] ont confisqué un exemplaire du Manifeste du Parti Communiste et
l'Alphabet socialiste [de Leo Huberman], et deux revues. J'ignorais que ces livres et revues
avaient été retirés de la vente. Bon, il y a une censure, maintenant je le sais ! » déclare
Sevil.
Gouvernement turc, présenté ces derniers temps comme un « modèle démocratique » par
la France et par le parlement européen, dans l’opinion publique internationale, et
spécialement aux pays du printemps arabe.
Dans ce contexte, le gouvernement français qui parle de démocratie à chaque occasion,
doit retirer son soutien au gouvernement turc.
Nous faisons appel à l’opinion publique, à tous les défendeurs de droits et des libertés :
Ne restons pas insensibles à l’injustice en Turquie !
Demandons la libération de Sevil Sevimli ,ressortissant française !
Demandons la libération de tou-te-s les étudiant-e-s emprisonné-e-s !
Demandons l'abrogation des lois antiterroriste en Turquie et ailleurs !

Huit ans de prison pour deux étudiants

http://www.secoursrouge.org/Turquie-Huit-ans-de-prison-pour

BILAN DES 10 DERNIERS JOURS DE TERREUR D'ETAT EN TURQUIE: 267 GARDES A VUES, 101 MISES EN DETENTION.

Durant les 10 derniers jours, le gouvernement AKP qui ne cesse d'intensifier la répression sur les opposant-e-s et les kurdes, a mis en garde a vue 267 personnes (hommes-femmes politiques, étudiant-e-s, femmes, enfants...) parmi lesquel-le-s 101 (dont le maire de la ville de Van) ont été emprisonné-e-s.

L'intensification de la répression politique envers le mouvement kurde et des opérations militaires au Kurdistan ces 10 derniers jours est alarmante. En 10 jours, 85 membres du parti légal kurde (BDP) ont été mis-e-s en garde a vue, 46 emprisonné-e-s.

Cette vague de gardes a vue et d'emprisonnement vise aussi les étudiant-e-s qui revendiquent un enseignement gratuit, égalitaire et dans la langue maternelle, les femmes qui s'opposent au projet d'interdiction de l'avortement (44 gardes à vue), les enfants accusés de jeter des pierre à la police (3 gardes a vue, 1 emprisonnement)...

DANS LA CHASSE AUX ETUDIANT-E-S, 102 GARDES A VUE, 47 EMPRISONNEMENT

Rien que dirant les 10 premiers jours du mois de juin, les attaques des fascistes contre les étudiant-e-s kurdes et de gauche et les emprisonnements ont continué. 102 étudiant-e-s de différentes villes ont été mis-e-s en garde a vue, 47 emprisonné-e-s.

13 des 46 étudiant-e-s en médecine mis-e-s enb garde a vue lors d'une vaste opération contre des étudiant-e-s en médecine membres de syndicats ont été emprisonné-e-s.

Les opérations d'arrestation et mises en garde à vue contre les étudiants se produisent en pleine période d'examen et visent pour beaucoup des étudiant-e-s qui allaient être diplomé-e-s.

De plus, cette semaine des étudiant-e-s kurdes des université İstanbul, Marmara, Elazığ et Fırat ont été blessé-e-s, victimes d'attaques armées(couteaux,etc)de la part de groupes nationalistes épaulés par la police.

Source: ANF

Ne va pas en prison sort dehors!

Voici une vidéo réalisée par des étudiant-e-s en art et graphisme de l'Université Technique de Yildiz, en solidarité avec les centaines d'étudiant-e-s emprisonné-e-s. 

"Des centaines d'étudiant-e-s parce qu'ils luttent pour les droits les plus fondamentaux sont accusé-e-s d'appartenir à une organisation terroriste et passent leur jeunesse aux prise avec des enquêtes, dans les procès, et en prison.
L'Etat, qui pour nous empêcher de nous organiser et pour réprimer l'opposition sociale, avec ses politiques répressives et d'isolement, considère un rien comme une preuve de culpabilité, considère aujourd'hui du citron, des oeufs, comme des preuves pourait bien demain y ajouter tes sourcils aussi.
Ces "choses là" dont tu crois qu'elles n'arrivent qu'à celles/ceux qui se mêlent de ces "trucs là" (politique), pourraient aussi bien d'un moment à l'autre t'arriver à toi!

Si alors que le droit d'être un humain t'es retiré tu te tais, a peur et dit "à moi il ne m'arrivera rien" tu continuera à être privé-e de ce droit.

Pour ne pas s'entasser à l'intérieur des prisons soyons plus nombreux à l'extérieur! "






LE QUOTIDIEN DES ÉTUDIANT-E-S EMPRISONNÉ-E-S

ASSISTER AUX ÉXAMENS, C'EST PAYANT; 
LE X-RAY, PIRE QUE LE PASSAGE DU PONT ENTRE LE PARADIS ET L’ENFER


Le nombre des étudiant-e-s enfermé-e-s en prison en Turquie approche les 700. De nombreux étudiant-e-s se trouvent en prison pour: avoir porté un keffieh, jeté des œufs, vendu des billets de concert, tenus des pancartes dans des manifestations, avoir revendiqué un enseignement gratuit. Dernièrement, un procès a été intenté à l'encontre d'un étudiant ayant lancé des œufs à Egemen Bağış (ministre actuel des affaires européennes), il encours 5 ans de prison.

Alors que leur nombre atteint de telles proportions, que les délits sont des œufs, keffieh, et autres, et que le sujet concerne les jeunes, le sujet des « étudiant-e-s détenu-e-s » est devenu un thème qui attire l'attention de tou-te-s les député-e-s, écrivain-e-s, juristes, familles, ami-e-s, c'est à dire de quiconque a un minimum de conscience. Ceci est un problème en soi. Mais alors tant alors que leur détention et leur procès se poursuivent, ces jeunes font face à de nombreux problèmes. L'un des plus important est de pouvoir continuer à suivre les cours. Ensuite, les situations psychologique, boire, manger, tous ces choses sont en soi de gros problèmes.

Des étudiant-e-s membres de Genç-Sen (syndicat étudiant), se basant sur les lettres reçues de leurs ami-e-s en prison, ont pris le stylo pour raconter ce que vivent les étudiant-e-s emprisonné-e-s.

De l'autre côté du mur: la vie « routinière » dans les prisons

Fouilles méticuleuses et bastonnade de « bienvenue »

Avant tout il faut préciser que la prison, dès le premier instant est un système qui nécessite que vous niiez votre personnalité. La première fois que vous rentrez entre ces murs, ils exigent de vous que vous retiriez tous vos habits. Cette technique appelée « Fouille méticuleuse » va jusqu'à des fouille anale pour les hommes et des tests de virginité pour les filles. Si vous résistez et vous opposez à cela ce sont les « coups de bienvenue » et la mise à l'isolement qui vous attendent.

Et puis, la première fois que vous rentrez, une des obligations que doit remplir la direction de la prison est de vous faire passer par un examen médical. Mais c'est juste une formalité. Quand vous allez à l'infirmerie, le médecin vous observe seulement de loin et vous donne un rapport comme quoi vous allez bien.
Trouve une place, pour qu'il dorme

A votre entrée en prison, un matelas vous est remis. En temps normal vous devez le mettre dans un des lits superposés vides de la cellule. Mais en voyant que le nombre de gens dans la cellule
est bien supérieur à sa capacité, vous commencez à chercher non pas un lit vide mais un bout de sol inoccupé.

Y a-t-il encore un-e chef-fe de dortoir, un ağha?

L'une des premières questions posées à celles et ceux qui rentrent en prison est « y a t-il encore un système de chef? » Nous pouvons dire que aujourd'hui dans les prisons il n'y a plus de système de chefferie mais si vous êtes incarcéré-e-s avec les prisonnier-e-s de droits commun, il y a un-e « représentant-e » du dortoir. Ceux/celles-ci sont en lien étroits et en très bons terme avec l'administration pénitentiaire. Ce sont eux/elles qui décident de qui fait quelle tâche dans le dortoir. Si vous venez d'arriver dans le dortoir ils vous font laver la vaisselle de tout le dortoir et tout leur propre linge.


Les portiques de sécurité à rayons X : maltraitance aussi pour les visiteur-se-s

Lors de toutes vos entrées et sorties de la partie de la prison où se trouvent les cellules vous passez par les portiques de sécurité à rayon X. Et quoiqu'il arrive vous devez y passer sans que l'appareil ne sonne. Tant que l'appareil sonne il vous est demandé d'enlever vos vêtements, et si malgré cela ça continue à sonner, d'autres méthodes sont alors employées.

Par exemple pensez à un-e détenu-e qui a du plomb dans le dos, comment peut il-elle passer sans que le portique ne sonne? Ils veulent qu'il/elle y passe de biais et très rapidement. (C'est un fait vécu à la prison de Sincan). Les personnes qui viennent vous rendre visite aussi doivent passer sans que ça sonne. Disons que votre mère est âgée, et a de la platine dans la jambe, cela est beaucoup plus « facile » pour vous qu'elle ne vienne pas à la prison.


Les habitudes du coup d'État du 12 septembre 1980
se perpétuent

Le comptage des détenu-e-s a lieu 3 fois par jours, et de manière curieuse, on exige encore de vous que vous vous teniez au garde à vous. Comme on le voit dans cet exemple, les pratiques insensées du 12 septembre gardent toutes leur validité en ce qui concerne les prisons. Une des autres pratiques concernant les jeunes de moins de 21 ans et les enfants est le rasage obligatoire de la tête. Ici, dès la première entrée, tout le monde est rasé à 3 millimètres de manière obligatoire. Ici se laisser pousser la moustache et la barbe aussi est interdit.

L'hygiène et se nourrir de manière saine sont des choses impossibles

Il y a de l'eau chaude seulement 2 fois par semaine pendant 2 heures. Ceci, pour les cellules bondées, crée de sérieux problèmes de propreté. Quand à la nourriture, elle est extrêmement grasse et salée. Nous savons qu'en général les détenu-e-s, au bout d'un an commencent à avoir des problèmes d'estomac. Si en plus, pour des raisons de santé vous devez avoir un régime particulier, cela devient vraiment compliqué pour vous. En général, vous êtes obligé-e-s de vous débrouiller avec le pain et le fromage.


Les courses en prison

Vous avez le droit de cantiner à la cantine de la prison un jour par semaine. Vous préparez une liste et le gardien vous rapporte ce qu'il a jugé « adéquat » à vos besoins. Dans une telle situation, si, alors que vous aviez demandé du dentifrice on vous rapporte une brosse à dent, il n'y a pas lieu de s'en étonner. Aucun produit ne vous est donné de manière excédentaire. Afin d'éviter ce qu'ils nomment « utilisation non conforme », par exemple ils ne vous donnent pas cinq paquets de biscuits petits-beurre par semaine.
Disons que dans votre cellule se trouve par erreur un produit en quantité supérieure à ce qui est autorisé, cela peut donner lieu à des sanctions disciplinaires. Mais certaines de vos erreurs ne sont pas du tout traitées de la même manière. Par exemple dans la prison de Sincan, un de nos amis qui au lieu de « 5 pièces », avait écrit par erreur « 5 kilo » de citron, malgré ses objections et le fait qu'il dise qu'il n'avait pas besoin d'autant de citron, a été obligé de boire de la limonade toute la semaine!

Le métier d'étudiant-e-s est un dur métier, les examens c'est payant

Pour un-e étudiant-e travailler ses cours ou lire en prison est quelque peu compliqué. Comme si ces bâtiments fait de tonnes de fer et de béton avaient été fait pour répercuter le son, le moindre petit bruit résonne dans toute la cellule et il y a sans arrêt des « gens » qui font du bruit dans les couloirs.

Si vous n'êtes pas condamné-e-s mais en préventive, vous avez en théorie le droit d'assister aux examens dans votre université; si vous avez de l'argent bien sûr. Vous devez payer de votre poche l'essence du fourgon de la prison qui vous transporte à l'université. Et ces véhicules doivent consommer tant d'essence que pour vous transporter aller-retour à l'université à l'intérieur de la ville, l'argent qui est demandé est en moyenne 100 lira (environ 50 euros). Nous connaissons ces véhicules à travers l'évènement dans lequel 5 prisonnier-e-s sont morts brûlé-e-s vif-ve-s enfermé-e-s, sans que la porte leur soit ouverte ce qui aurait permit de les sauver.
Et dans ces camions comprenant des cellules de 8 et 6 personnes, vous êtes menotté-e-s. Dans ces véhicules qui ont des fenêtres aussi petites que s'il n'y en avait pas, si en plus vous avez des problèmes comme l'asthme, ce trajet se transforme en une torture.

Disons que vous êtes détenu-e dans une prison à Istanbul et vous allez aller à votre université à Ankara pour votre examen. L'argent du trajet atteint les 1000 euros. Vous restez de manière temporaire dans une prison à Ankara. Dans cette prison dans laquelle vous restez en moyenne 15 jours pour un examen d'un jour, vous ne pouvez pas non plus cantiner à la cantine de la prison parce que votre compte est à Istanbul.

Concernant les livres auxquels vous avez droit en cellule aussi il y a une limite. Les livres religieux et livres de cours ne sont pas soumis à ces limitations. Mais concernant les romans le nombre ne dépasse pas les 10. Si vous en avez plus que ça, ça donne lieu à une sanctions disciplinaire. Les livres qui vous sont apportés de l'extérieur passent d'abord par la commission de lecture. Si ils sont jugés conforme ils vous sont donnés. Et cela prend en moyenne entre 15 jours et un mois.

Emiyra Yılmaz

Traduction: Initiative de Solidarité avec les Étudiant-e-s emprisonné-e-s en Turquie



Source : http://dipnot.tv/26327/Tutuklu-ogrencilerin-cezaevi-gunlukleri-Sinava-girmek-parayla-X-Ray-sirat-koprusunden-beter.aspx